Programme de lutte contre les contaminants de l'environnement chez les Premières Nations : Résultats positifs des projets communautaires

Les communautés des Premières Nations surveillent les contaminants environnementaux afin d’accroître la sensibilisation aux dangers potentiels pour la santé et d’améliorer les conditions environnementales.

Six communautés ont fait part de leur expérience dans la réalisation de cette recherche avec l’aide du Programme de lutte contre les contaminants de l’environnement chez les Premières Nations (PLCEPN).

Projet sur la santé et l’impact des contaminants de l’environnement du Conseil des Mohawks de Kanesatake

Crédit photo : Isabelle-Anne Bisson, TerraHumana Solutions. Valerie Gabriel (à gauche) et Tianai Zhou (à droite) prélèvent des échantillons d’eau dans un cours d’eau situé dans l’une des zones prioritaires ciblées par les membres de la communauté de Kanesatake.

Depuis plus de 50 ans, les terres de Kanesatake sont utilisées comme dépotoir bon marché et non réglementé. Les membres de la communauté se plaignent d’être exposés à des dangers potentiels pour leur santé à cause de ces déchets non réglementés. Ils craignent depuis longtemps que ces déchets présumés contaminés soient liés à des maladies graves, comme le cancer, qui sont plus fréquemment signalées dans la communauté, en particulier par leurs Aînés, qui ont décrit ce phénomène comme étant relativement nouveau.

En août 2019, grâce au financement reçu du PCEPN, le Conseil des Mohawks de Kanesatake a lancé la première étude sur les contaminants environnementaux et leurs effets potentiels sur la santé des membres de la communauté de Kanesatake.

Le conseil a lancé le Projet d’étude sur la santé et les répercussions des contaminants de l’environnement de Kanesatake, dirigé par la communauté, avec le Ratihontsanonhstats Kanesatake Environment (non disponible en français) et ses collaborateurs, notamment :

Les membres de l’équipe responsable du projet ont élaboré un protocole d’échantillonnage, ont formé 4 membres de la communauté à la collecte d’échantillons environnementaux conformément au protocole et ont choisi des secteurs prioritaires pour l’échantillonnage. La formation a été donnée sous la supervision de leur partenaire universitaire, le Dr Niladri Basu. L’échantillonnage d’environ 100 sites à Kanesatake a porté sur le sol, l’eau (provenant de puits et de sources naturelles) et les plantes, tant médicinales que comestibles (dans les fermes, les jardins et les terres communales).

Des échantillons ont été testés pour vérifier la concentration de métaux lourds. Au cours de cette première étape du projet, des métaux lourds dépassant les limites réglementaires ont été détectés dans plusieurs sites.

« Notre objectif était d’acquérir des connaissances et de cibler les risques potentiels pour la santé liés à la présence possible de contaminants environnementaux dans le sol et les plantes — plus particulièrement lorsque ces dernières sont récoltées à des fins médicinales ou cultivées à des fins alimentaires — ainsi que dans notre eau, a déclaré Eugene Nicholas, gestionnaire de projet environnemental au Conseil des Mohawks de Kanesatake. Comme il s’agissait de la première étude de ce genre à Kanesatake, un renforcement important des capacités et de l’organisation était nécessaire, notamment l’optimisation de l’environnement de Ratishontsanonhstats Kanesatake, ainsi que l’équipement nécessaire pour l’entreposage sur le terrain et les échantillons. Grâce au financement obtenu du PLCEPN, nous avons également lancé la toute première évaluation des risques pour la santé humaine et découvert que la communauté est unique en ce qui a trait aux aliments que nous apprécions et que nous mangeons. »

Membres de l’équipe du projet :

Exposition alimentaire des Premières Nations malécites du Nouveau-Brunswick aux contaminants chimiques causés par la consommation d’aliments traditionnels

Photos : (à gauche) Patricia Saulis, directrice exécutive et cheffe de projet, Conseil de conservation de la Nation malécite; et (à droite) Aruna Jayawardane,directeur scientifique, Conseil de conservation de la Nation malécite.

Le Maliseet Nation Conservation Council (non disponible en français) (MNCC) travaille avec le PLCEPN depuis 2010. Avec l’aide du programme, ils ont testé des aliments traditionnels autochtones comme les crosses de fougère, la viande et le foie d’orignal, la viande de chevreuil et la truite mouchetée pour y déceler la présence de métaux lourds comme l’arsenic, le cadmium, le nickel et le mercure.

Ces études ont joué un rôle déterminant dans l’identification des communautés malécites à risque et des sources de contamination dans le bassin hydrographique de la rivière Wolastoq.

En 2020, le financement du PLCEPN a aidé à évaluer les habitudes de consommation alimentaire traditionnelles, à mesurer les niveaux de contaminants dans les aliments traditionnels et à identifier les communautés à risque de contamination.

La Tobique First Nation (non disponible en français) et la Woodstock First Nations (non disponible en français) ont participé à l’étude et le MNCC a testé leurs aliments traditionnels comme le bar à petite bouche, le bar rayé, la truite mouchetée et la truite brune pour les contaminants suivants :

Des concentrations légèrement plus élevées de décachlorobiphényle et de métaux lourds ont été décelées dans les échantillons de poisson prélevés dans les Premières Nations de Tobique et de Woodstock, et ces 2 communautés étaient à risque de contamination.

Une étude sera menée au cours de l’été pour recueillir des données sur la consommation d’aliments dans les Premières Nations de Woodstock et de Tobique afin de déterminer les sources de contamination dans le bassin versant.

« Le financement du PLCEPN a été très utile pour évaluer les contaminants environnementaux dans les aliments traditionnels autochtones et pour identifier les communautés Premières Nations à risque, a déclaré Aruna Jayawardane, directeur scientifique du Conseil de conservation de la Nation malécite. Au fil des ans, le PLCEPN a apporté une contribution importante à l’amélioration de la santé des peuples autochtones au Canada. »

Membres de l’équipe du projet :

Évaluation de la qualité des tissus du castor sur le territoire traditionnel de la Chipewyan Prairie Déné First Nation

Crédit photo : Ave Dersh. (à gauche) Stuart Janvier, coordonnateur communautaire, et Keith Black, trappeur préparent des échantillons de castors à analyser.

Située dans la région des sables bitumineux de l’Athabasca, la Chipewyan Prairie Déné First Nation (non disponible en français) s’inquiète de la façon dont les activités industrielles pourraient avoir une incidence sur la qualité de ses aliments traditionnels. Le castor (Tsá) est un aliment traditionnel important pour les membres de cette Première Nation. Le PLCEPN a fourni à la communauté les fonds nécessaires pour aider à répondre à cette question qui perdure : « Le castor est-il sain à manger? »

En 2019, ils ont reçu des fonds du PCEPN pour étudier les concentrations de 19 métaux traces dans les tissus des castors (muscles, foie et reins), notamment :

Grâce à des partenariats avec des trappeurs, les membres du projet ont pu capturer des castors et soumettre des échantillons à des fins d’analyse. Cinq (5) des échantillons de muscle de castor ont également été soumis pour la spéciation de l’arsenic et du mercure afin de comprendre la nature de ces métaux dans les tissus.

Des Aînés, des jeunes et des membres de la communauté ont participé à la planification et à la mise en œuvre de l’étude. Les trappeurs ont capturé 16 castors sur les rivières Christina et Winefred, et les échantillons ont été apportés à l’aréna Janvier et préparés pour y être analysés. Vingt (20) membres de la communauté, des trappeurs et d’autres personnes qui ont en commun d’être des consommateurs de castors, ont participé à une étude sur la consommation.

Les résultats de cette étude ont montré que le muscle du castor est un choix de viande sain et que les concentrations de métaux dans les tissus musculaires du castor sont restées les mêmes ou ont diminué au cours des 15 dernières années.

Membres de l’équipe du projet :

Le coordonnateur de l’étude de la Chipewyan Prairie Déné First Nation a conclu ce qui suit : « Le PLCEPN a fourni à notre communauté les fonds dont nous avions besoin pour être en mesure de répondre nous-mêmes à une question sur la qualité des aliments traditionnels. Grâce à notre partenariat avec les trappeurs, nous avons pu capturer des castors et soumettre des échantillons de chacun d’eux à des fins d’analyse, et répondre avec confiance aux questions soulevées par les membres de notre communauté. »

Enquête sur les concentrations de radon dans les maisons de Neqotkuk (Tobique First Nation) au Nouveau-Brunswick

Crédit photo : Deana Sappier. Reni Bear, coordonnatrice communautaire, est en vedette dans cette photo. Elle a présenté le projet sur le radon lors de la Neqotkuk Health Centre Community Health Fair tenue le 31 mai 2022 pour promouvoir les services de la Tobique First Nation (Neqotkuk).

Neqotkuk (Tobique First Nation) (non disponible en français) a reçu du financement du Programme des contaminants de l’environnement des Premières Nations pour étudier les concentrations de radon dans un échantillon aléatoire de 33 maisons de la communauté. Le projet a permis de fournir des ressources pour atténuer les risques dans des maisons où des niveaux élevés de radon ont été détectés. Des détecteurs de radon ont été placés dans chacune des maisons pendant plus de 90 jours et ont été achetés et analysés par l’Association pulmonaire du Nouveau-Brunswick (non disponible en français). La participation au programme était volontaire et tous les membres responsables du ménage qui y ont participé ont rempli un questionnaire sur la structure de la maison et son âge.

Dans 24 maisons, les concentrations de radon se situaient au-dessus des valeurs de référence de Santé Canada. Les activités d’assainissement ont ensuite été entreprises au cours de l’été 2021 par un entrepreneur de la communauté qualifié et ont pris fin en octobre 2021. Des détecteurs post-décontamination ont été placés dans chacune des maisons pendant une autre période de plus de 90 jours afin de confirmer la réduction des concentrations de radon.

Les résultats des tests effectués après l’assainissement ont permis de déterminer que les activités ont permis de réduire les concentrations de radon dans toutes les maisons. Les constatations ont également permis de conclure qu’il n’y a pas de tendances générales apparentes dans les données sur les concentrations de radon, et qu’il n’y a pas non plus de lien évidents entre la date de construction des maisons et les niveaux de radon mesurés.

Deana Sappier, conseillère principale de la Tobique First Nation (Neqotkuk) et cheffe de projet communautaire, a indiqué ce qui suit : « Le PLCEPN a contribué à sensibiliser la population à l’égard du radon dans notre communauté grâce à des mises à jour fréquentes du centre de santé Neqotkuk (non disponible en français). Il a également permis la tenue de tests et l’assainissement des maisons. Les résultats ont montré l’ampleur de l’infiltration du radon dans les maisons et ont mis l’accent sur la nécessité d’effectuer des tests. Les résultats des tests effectués après l’assainissement ont permis de déterminer que les activités d’assainissement ont permis de réduire les concentrations de radon dans toutes les maisons. »

Membres de l’équipe du projet :

Étude de surveillance communautaire établissant la concentration de référence de mercure et de métaux lourds dans le poisson sur le territoire traditionnel de la Nation naskapie de Kawawachikamach

Crédit photo : Water First. Les stagiaires de Water First, Lawrence Mameanskum et Kabimbetas Noah Mokoush (à droite), recueillent des données sur la qualité de l’eau des lacs pendant l’étude de référence.

Le caribou a toujours été un élément important de l’alimentation et des traditions de la Naskapi Nation of Kawawachikamach (non disponible en français). Cependant, les changements climatiques ont eu une incidence considérable sur les habitudes migratoires et le nombre de caribous. Par conséquent, la pêche a pris une plus grande place dans le régime alimentaire des membres de la communauté.

Dans le cadre du PLCEPN, des membres de la communauté ont fait équipe avec Water First (non disponible en français) pour mesurer le mercure et les métaux lourds dans le poisson, l’eau et les sédiments des principaux lacs de pêche du territoire. L’échantillonnage portait sur le touladi et le corégone, les principaux poissons des régimes alimentaires locaux. Une étude de l’alimentation a également été effectuée auprès des membres de la communauté pour connaître quels types de poissons, ainsi que la quantité et la fréquence de consommation de ces poissons, afin d’estimer la quantité de mercure à laquelle la communauté pourrait être exposée. Quatre (4) Naskapis ont montré au personnel de Water First les lieux de pêche de la communauté et ont appris comment prélever des échantillons de poisson, d’eau et de sédiments pour l’analyse des métaux.

Après avoir analysé les données, le personnel de Water First a présenté les résultats et s’est entretenu avec des membres clés de la communauté pour en discuter. On a constaté que le mercure peut dépasser les niveaux alimentaires recommandés chez le grand touladi. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les enfants de moins de 12 ans et les femmes en âge de procréer.

Le corégone contient beaucoup moins de mercure, peu importe sa taille, et il est bon de l’incorporer dans le régime alimentaire afin de remplacer la truite de plus grande taille. Le poisson est un aliment culturel important et une source importante de protéines et de nutriments pour les membres de la communauté.

« Le poisson est un élément incroyablement important de notre alimentation, et grâce au PLCEPN, nous avons appris qu’au lieu de manger moins de poisson, nous pouvions mélanger les types de poissons comme l’omble de fontaine et le corégone, plutôt que de mélanger principalement le touladi », a déclaré David Swappier, conseiller en chef de la Nation naskapie. Le projet a permis à notre communauté d’apprendre à connaître les contaminants présents dans nos poissons et à faire de petits changements pour réduire le risque d’exposition au mercure. Les membres de notre communauté ont acquis de nombreuses nouvelles compétences dans le cadre de ce projet, ce qui nous a permis d’établir une relation étroite avec Water First et a mené à d’autres projets qui profiteront à la communauté. »

Membres de l’équipe du projet :

Évaluation de l’exposition intérieure au radon et des effets connexes sur la santé de la Red Earth Cree Nation

Crédit photo : Red Earth Cree Nation. On voit les membres de l’équipe qui ont contribué à l’installation de dosimètres de radon en octobre 2019. De gauche à droite : Mohamad ElRafihi, étudiant-chercheur, Herman Garvin, installateur de dosimètre, Clifton Head, chef d’équipe, installateur de dosimètre et fils du directeur de la santé, et Joshua Mckay, installateur de dosimètre.

Le financement du PLCEPN a aidé à mettre en œuvre un projet visant à évaluer l’exposition intérieure au radon dans la Red Earth Cree Nation (non disponible en français) pour l’exercice 2018-2019.

Les activités liées au projet comprenaient :

Mohamad (Moe) Elrafihi, chercheur étudiant de l’Université de la Saskatchewan, superviseur de l’hygiène du milieu, Grand conseil de Prince Albert, a conclu que : « Ce projet a été mis en œuvre à la suite d’un partenariat fructueux entre le Grand Conseil de Prince Albert, la Nation crie de Red Earth et l’Université de la Saskatchewan grâce au soutien financier du PLCEPN de Services aux Autochtones Canada. » Moe a ajouté que « le PLCEPN a également fourni des fonds pour appuyer l’atténuation des concentrations de radon dans les maisons qui dépassent les lignes directrices de Santé Canada, dans le cadre de la recherche interventionnelle. »

Membres de l’équipe du projet :

Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez?

Qu’est-ce qui n’allait pas?

Vous ne recevrez aucune réponse. N'incluez pas de renseignements personnels (téléphone, courriel, NAS, renseignements financiers, médicaux ou professionnels)
Maximum de 300 caractères

Merci de vos commentaires

Date de modification :